C’est désormais officiel, une nouvelle canicule va nous frapper et faire de nombreux dégâts sur les personnes les plus âgées, les plus précaires, la biodiversité, l’agriculture… les canicules s’enchaînent inlassablement et pourtant notre logiciel reste le même, détruire le vivant pour sauver l’économie. Le quoi qu’il en coûte, va-nous coûter très cher, mais visiblement nos dirigeants continuent à ignorer la réalité en parsemant leurs actions par des touches de greenwaching pour se donner bonne conscience. Ils devraient logiquement anticiper le changement climatique mais visiblement ils préfèrent avoir le cœur à gauche et le portefeuille à droite.
Ce matin en me levant, j’en ai eu un triste exemple. Je découvrais dans les médias qu’une nouvelle canicule pointée le bout de son nez et au même moment, sous mes yeux des engins de mort détruisaient une place recouverte d’arbres. La suite on la connaît, une belle dalle de béton bien lisse pour sûrement ériger un nouvel immeuble et faire rentrer quelques milliers d’euros dans les caisses. La symbolique était de taille, une canicule arrive et bien coupons des arbres qui ont mis des années à grandir au lieu justement de végétaliser nos villes, de prendre la mesure du l’immense danger qui frappe à notre porte.
Forcément j’étais en colère, de comprendre que l’urgence écologique n‘ est toujours pas une priorité, que la prise de conscience n’est que de façade face à des intérêts privés qui se moquent éperdument de notre avenir. On pourrait me rétorquer que ce n’est pas une vingtaine d’arbres qui feront la différence et pourtant nous avons besoin de verdir nos villes pour faire descendre la température, pour faire grandir la biodiversité, pour se reconnecter au vivant. Si des milliers d’îlots de fraîcheur pouvaient éclore partout sur notre planète, ce ne serait pas juste de la communication, mais de l’espoir, un changement de paradigme dont nous avons cruellement besoin.
Derrière cette belle dalle de béton qui va apparaître, nous n’anticipons rien face à la gravité de la situation. A aucun moment, nous ne pensons à ces milliers d’insectes qui vont disparaître, et pourtant déjà 80% d’entre eux ont disparus en 30 ans. Notre humanité reste continuellement sacrifiée au profit de notre confort tel des enfants qui espèrent que nous n’en paierons pas le prix. Au contraire, nous devrions faire comme au Bhoutan, instaurer des cours d’écologie à l’école pour que nos enfants prennent conscience que derrière chaque parcelle sacrifiée au profit de l’économie, nous détruisons des milliers d’animaux et notre avenir. Plus que de la colère et de l’incompréhension, c’est la tristesse qui m’envahit.