L’abeille est une magicienne qui a bouleversé le destin de l’Humanité. Avec ses 20 000 espèces estimées, c’est tout simplement l’animal le plus présent sur terre, plus que les mammifères, oiseaux et batraciens réunis. Elles réussissent le tour de force de polliniser 80% des fruits et légumes que nous consommons. Sans elles, fini les pommes, les poires, le café, le chocolat, les courgettes, les carottes et une fraise couterait le prix du caviar ! Toute la saveur et la diversité de ce que nous mangeons tient à cet être si petit et pourtant si indispensable. Depuis 100 millions d’années, elles font ce travail à la perfection avec un altruisme hors du commun, grâce aux poils qui parsèment leurs corps qui leur permettent de transporter le pollen d’une plante à l’autre et d’engendrer toute la beauté et la saveur de notre monde.

L’abeille devrait susciter notre admiration et notre mobilisation, car pour couronner le tout c’est une espèce sentinelle, la première à réagir face aux changements climatiques. Pourtant, depuis une trentaine d’années, sa population décline tous les ans. Nous connaissons les causes de la disparition des abeilles : les prédateurs naturels (tel le varroa ou le frelon asiatique), mais également la monoculture qui ne leurs permet plus de se nourrir convenablement, les changements climatiques, mais surtout les pesticides. A titre d’exemple avant 1995, la mortalité des abeilles était de 5%; désormais depuis l’arrivée massive des pesticides, elle grimpe à 30% chaque année. En butinant les fleurs, elles absorbent ces produits nocifs, qui attaquent leur système nerveux. Dans l’incapacité de retrouver leur ruche et même de trouver les fleurs qu’elles doivent butiner, elles dépérissent.

La disparition des abeilles est devenue, depuis quelques années, une préoccupation majeure pour certains pays et villes qui ont décidé d’agir. Plantation d’arbustes, de parterres de fleurs et de végétation, installation d’hôtels à insectes, et parfois même, cerise sur le gâteau : interdiction pure et simple de l’utilisation de pesticides. Les résultats obtenus sont sans appel et nous invitent à faire de même dans notre quotidien. Tout comme l’homme, l’abeille a une alimentation très variée. Et plus leur alimentation est variée, plus elles résistent aux maladies. Ainsi, pour assurer leur préservation, plantons des fleurs bio et locales partout afin de leur permettre de mieux se nourrir; parlons de cet animal incroyable autour de nous; alertons nos dirigeants pour mettre fin aux produits chimiques; boycottons les pratiques polluantes qui détruisent nos écosystèmes. En changeant nos modes d’alimentation et de consommation nous protégerons cet être d’exception.