Pourquoi parler d’écologie ?

Parler d’écologie, de climat, de biodiversité, c’est un peu endosser la casquette de l’emmerdeur. L’homme à la fâcheuse tendance à dominer les plantes, les animaux, les femmes sans vouloir se remettre en question. En parlant d’écologie, on impose une réflexion et le cerveau est ainsi fait qu’il évacue les problèmes, il n’a aucune envie de ressentir de la honte ou de la culpabilité. La réaction la plus courante et que le détracteur attaque le messager plutôt que d’avoir une réflexion sur le message. Alors pourquoi continuer inlassablement à parler écologie ? 

Si les écolos, les scientifiques interpellent la société, ce n’est ni pour faire le buzz, ni pour avoir raison ou juste vous emmerder, mais uniquement pour tenter de faire comprendre que cela devrait être notre première préoccupation, car si la vie sur terre disparaît, aucun autre combat ne pourra être mené. Malheureusement, nous manquons cruellement d’informations sur le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité. Nos médias et nos dirigeants ont une énorme part de responsabilité dans ce manque d’informations et pour cause, car il remet en cause le fondement de nos sociétés. Tant que nous payons, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons quitte à détruire la planète et force est de constater que l’homme excelle dans ce domaine. 

La première chose à faire est donc d’aller chercher l’information alors que cela devrait faire la une des JT. Quelques chiffres pour se donner une idée de l’état des lieux. En 50 ans, 70% de la faune sauvage50% de nos forêts tropicales, 80% de nos insectes ont été rayés de la carte et nos métaux rares et l’énergie vont également très prochainement disparaître.  L’intégralité des fleuves et des océans sont pollués et même notre eau de pluie est impropre à la consommation. On consomme trop, on se déplace trop, à tel point que si le monde consommait comme les Français, il nous faudrait trois planètes, cinq si l’on consommait comme les Américains. On aimerait que notre avenir soit serein, mais les chiffres ne nous donnes pas raison, l’addition va être très salée et encore plus si nous continuons dans cette direction. 

La seconde étape est de prendre conscience que nous avons tous notre part de responsabilités, mais que certains ont un rôle majeur dans cette tragédie. Les 1% les plus riches polluent bien plus que les 50% les plus pauvres. Ils sont aujourd’hui perçus comme des symboles de réussites, des icônes qui pourtant détruisent la planète comme jamais dans l’histoire de l’humanité. Si nous ne les stoppons pas, notre monde va devenir un enfer. L’éthique, la morale devrait être en première ligne dans nos choix de vies. Logiquement, nous devrions subventionner les entreprises vertueuses et taxer fortement les gros pollueurs, nous serions collectivement gagnants d’un point de vue écologique, social et éthique. L’inaction climatique n’est plus acceptable et même criminelle. 

Pour ne pas sombrer dans la dépression, la troisième étape est d’offrir des solutions, car aussi fou que cela puisse paraître, toutes les solutions sont déjà à porter de main. Nous pouvons produire du plastique bio, nous déplacer en émettant peu de CO2, cultiver en nourrissant notre terre, protéger nos écosystèmes. Le problème est systémique et la solution ne peut être que systémique. Un nouveau système politique et économique doit voir le jour. Pour cela, nous devons être informés, mettre fin aux comportements prédateurs et offrir des solutions étant le fruit de décisions démocratiques. Nous rêverions que les écolos se trompent, mais sans aucun doute, nous sommes responsables du changement climatique et de la perte de la biodiversité. Ni le déni et la procrastination ne viendront nous sauver.