Nos sociétés modernes sont confrontées à un problème de taille, le manque d’énergies. Le coût du gaz et de l’électricité a explosé et déjà les conséquences arrivent en pagaille, fermeture de piscines, de musées, d’entreprises … Cette pénurie énergétique est due à des choix politiques, mais ne l’oublions pas également, car notre planète ne peut plus supporter nos modes de consommations. Notre monde s’est construit grâce à l’énergie et nous a offert du temps pour étudier, apprendre, voyager, la sécurité sociale, l’école et les hôpitaux gratuits, les congés payés, l’assurance maladie, la retraite… Sans même en avoir conscience, nous avons une armée d’esclaves qui travaillent pour nous au quotidien, et cela à un coût, la destruction de nos écosystèmes et la fin des matières premières dont nous sommes aujourd’hui totalement dépendants. Cette période de confort et d’abondance est une parenthèse dans l’histoire de l’humanité et cette parenthèse arrive à son terme.
Que nous le voulions ou pas, l’énergie et les métaux rares vont disparaître bien plus vite que prévu. Bien entendu, il restera toujours de l’or, de l’uranium, du pétrole sur notre planète, mais à des quantités infimes et le coût d’extraction sera bien trop coûteux pour pouvoir assumer nos besoins de consommation. À titre d’exemple, prenons le cas emblématique du pétrole qui a façonné nos sociétés. En 2004, les grandes majors pétrolières ont investi 70 milliards de dollars pour extraire 17 milliards de barils par an. En 2014, elles investirent 300 milliards pour extraire 14 milliards de barils. On sent bien que c’est la fin de la bamboche et qu’un nouveau monde moins funky pointe le bout de son nez. Je vous invite à suivre les travaux de Jean Marc Jancovici et Aurore Stephant pour découvrir ce que les scientifiques tentent de nous dire depuis 40 ans et que nous avons occulté, trop pressé de jouir du confort qui nous est proposé.
Pour que la transition ne se soit pas trop brutale, pas besoin d’avoir bac+7 pour comprendre qu’il va falloir anticiper plutôt que d’agir dans l’urgence sinon le réveil risque d’être brutal. Nous allons avoir besoin de toutes ces personnes qui innovent, qui créent une nouvelle manière de faire l’agriculture, l’éducation, la santé… Il nous faudra également une réelle justice sociale, car comment demander à 7 milliards de personnes de faire des efforts si la minorité la plus pollueuse ne joue pas le jeu. Nous avons besoin que les plus riches aient une prise de conscience rapide pour modifier leurs comportements prédateurs, mais on sans doute, ils ne lâcheront pas facilement leurs privilèges. N’oublions pas le facteur chance qui peut permettre une prise de conscience plus rapide à l’image de la conférence de Mbappé. Nous avons besoin d’éthique, de coopération, d’empathie, des valeurs qui sont vues comme des faiblesses dans nos sociétés où l’individualisme prime. Mais avons-nous vraiment le choix ?