Pourquoi fermons-nous les yeux ?

Nous avons tous conscience du changement climatique et pourtant collectivement nous détournons les yeux. Le problème est systémique et plurifactoriel. Nos dirigeants ont une vague connaissance du problème et ne sont pas élus pour régler ce problème. Nos médias préfèrent parler de Pierre Palmade ou de la reine d’Angleterre, sans parler des lobbys donc le rôle est de faire passer en premiers lieux les intérêts privés au profit de l’environnement. Chacun souhaite faire sa part, mais personne n’ a envie de se priver de ses privilèges, de son chauffage, d’acheter un portable en claquant des doigts, de voyager dans un pays étranger pour 50 euros. Nous sommes collectivement prisonniers de nos privilèges, drogués au dogme de la croissance, synonyme de bonheur et d’épanouissement. 

Pour clôturer notre déni collectif, le problème du changement climatique, c’est qu’il n’est pas palpable. Le décalage entre nos actions et les conséquences ne sont pas visibles immédiatement. Nous avons un permis de détruire la planète sans aucune sanction immédiate. On se bat pour ses intérêts, son confort alors que justement l’écologie nous demande de nous battre pour les autres, et le moins que l’on puisse dire c’est que l’homme n’est pas formé dans ce sens. Nos guides médiatiques ne le sont pas pour la richesse de leurs cœurs, mais par leurs comptes en banques. Les Bernard Arnault, Jeff Besos, Elon Musk nous entraînent dans un mur donc les premières victimes seront les classes populaires et les pays les moins pollueurs qui seront les premiers à payer l’addition. 

Le continent africain qui représente un sixième de l’humanité ne représente que 4% des émissions de CO2 et pourtant sera durement affecté par le changement climatique. Pareil pour nos enfants qui vont payer le tribut du changement climatique dû à nos émissions carbone. Cette double injustice géographique et générationnelle nous entraîne à nous comporter comme des enfants capricieux qui ne paieront pas les conséquences de leurs actes. Face à un virus, nous comprenons que nous devons nous protéger, mais là comment comprendre. Effectivement si tu devais enlever le coton-tige de la narine d’une tortue ou brûler tes bouteilles plastiques dans ton salon, le message serait plus immédiat, mais tout est fait pour que nous fermions les yeux, la croissance doit continuer coûte que coûte …