L’avion de bernard

Bien souvent, le tapis rouge et la fanfare sont de sorties pour saluer nos amis milliardaires. Nos premiers de cordée sont le point ultime de la réussite, la cerise sur le gâteau de notre système capitaliste. Mais la planète, elle en pense quoi de cette élite à qui toutes les portes s’ouvrent, des ministères aux paradis fiscaux. Le compte Instagram « l’avion de bernard » à eu la riche idée de suivre les déplacements quotidiens en jet privé de notre champion toute catégorie Bernard Arnault, 3ème fortune mondiale. Le but de l’opération n‘est pas de traqué, le petit Bernard, mais de mettre en lumière le mode de vie polluant des ultras riches. 

Effectivement, on ne peut pas dire que le bonhomme soit synonyme de réussite écologique. Petit tour d’horizon de son mois de mai en avion, Paris-Tokyo le 1er mai, puis Tokyo-Osaka le 3, Osaka-Los Angeles le 4, Los-Angeles-West Palm Beach le 6, puis retour à Paris le 8 mai – soit un tour du monde, effectué en une semaine à bord du jet privé F-GVMA. On saupoudre de quelques aller-retour en Europe et l’addition est on ne peut plus salée. En un mois, il a consommé 68 tonnes de kérosène, soit l’équivalent de 30 ans de consommation d’un Français moyen. Sachant qu’un avion sur dix partant de France est un jet privé et que 50% des émissions de CO2 liées à l’aviation dans le monde sont le fait de 1% de la population, la réussite économique se fait clairement aux dépens de la planète et des générations à venir.

Nous avons chacun notre part à faire, et en même temps nos petites actions sont un coup d’épée dans l’eau face au mode de vie des milliardaires. En effet, Oxfam, nous révèle que le patrimoine financier des 63 milliardaires français émet autant de gaz à effet de serre que 50 % de la population française. Les questions écologiques et sociales sont intimement liées et tant que ces inégalités persistent cela sape l’action collective. Comment avoir envie de préserver la planète quand les puissants de ce monde la crament d’un claquement de doigts. Il paraît urgent d’instaurer un ISF climatique et de taxer les entreprises qui ne respectent pas l’Accord de Paris. Il est temps de changer de game et de mettre en lumière la réussite écologique plutôt que la réussite économique. Ce n’est clairement pas en éteignant son wifi que l’on va changer la donne.

Source : ReporterreGreenpeace