I les Mégabassines
Depuis quelques mois, vous entendez parler des mégabassines, des réserves d’eau gigantesques censées aider le secteur agricole à faire face au changement climatique. Elles ne sont pas là pour récupérer l’eau de pluie, mais bien puiser l’eau dans les nappes phréatiques peu profondes, en hiver, lorsque les précipitations sont plus fréquentes, pour la stocker à l’air libre et l’utiliser l’été. Voici 4 bonnes raisons pour cesser cette pratique digne d’Idiocratie.
1- PRIVATISATION DE L’EAU
Subventionnées à 70% par l’état, les mégabassines ne profitent qu’à une poignée d’agriculteurs au détriment du bien commun. Seulement 7% de l’ensemble des surfaces agricoles en bénéficie et je vous le donne en mille, ce n’est pas notre petit agriculture bio, mais bien l’agriculture intensive celle-là même qui a engendré le changement climatique.
2- MÉGA-ÉVAPORATION
Quand on parle de mégabassines, on est très loin de la mare aux canards. La taille moyenne est de huit hectares… soit l’équivalent d’une dizaine de terrains de football ! Les plus grandes vont jusqu’à s’étaler sur 18 hectares. Des milliards de litres d’eau à l’air libre en plein cagnard, vous vous doutez bien que l’évaporation sera de la partie. On estime entre 20 et 60% le volume d’eau perdu.
3- MÉGA-BUSINESS
Les mégabassines servent principalement à irriguer des cultures très gourmandes en eau comme le maïs qui a lui seul s’accapare 50% de l’eau utilisée dans l’agriculture. Elles servent à maintenir un modèle agro-industriel dévastateur qui n’est pas adapté au changement climatique et qui en est aussi en partie responsable.
4- IMPACT SUR LA BIODIVERSITÉ
Forcément des énormes trous remplis de plastique qui pompent l’eau des nappes phréatiques qui peinent déjà chaque hiver à se remplir, il ne faut pas s’attendre à un miracle. En stockant cette eau qui était destinée au milieu naturel, elles privent nos écosystèmes de sa ressource principale : l’eau et nos ruisseaux, nos zones humides, nos sols, nos animaux d’une ressource vitale.
Largement subventionné, ce modèle agricole toujours plus gourmand en eau est pourtant celui qui est l’une des principales causes du changement climatique. Ces subventions devraient de toute urgence se tourner vers des agriculteurs soucieux du bien commun, des pratiques agricoles qui restaurent nos sols, qui développent la biodiversité et abandonnent les pesticides. A nous d’en prendre conscience et de lutter contre ce modèle agricole qui détruit nos conditions mêmes d’existence.
Source : Confédération paysanne – Greenpeace