De la multinationale au petit maraîcher, tous les acteurs de la profession doivent adhérer au GNIS. Créé sous le régime de Vichy, Le GNIS vous oblige à planter les graines inscrites dans son catalogue, catalogue qui a fait disparaître, des champs et de nos assiettes, 90 % des variétés utilisées traditionnellement par les paysans. En plus d’être clairement rangés du côté des entreprises agrochimiques, ils participent à l’élaboration des lois qui régissent le commerce des graines et cerise sur le gâteau, ils font la chasse à ceux qui vendent des variétés non inscrites au catalogue à coup d’amendes et de procès dissuasif.
Leur perversité ne s’arrêtant pas là, ils ont inondé le marché avec des variétés « hybride F1 ». Ces graines de laboratoires, ne peuvent pas être ressemées, avec un apport nutritif ridicule et demanderons bien entendu un maximum de pesticides. Mondialisation oblige, ces graines lèvent toutes au même moment, seront de même taille, produiront le même nombre de fruits et légumes. Cette armée de clones, sont bien entendu brevetée afin d’exclure les variétés anciennes ou paysannes cultivées durant des millénaires. En bref, çà engraisse l’industrie des semences et appauvris nos agriculteurs, nos sols et notre santé.
Heureusement, certains résistent à l’envahisseur en vendant durant ces années des semences « illégales » avec de beaux procès à la clef. Après des années de batailles législatives, les semences paysannes sont enfin autorisées à la vente en France depuis juin 2020. C’est une immense victoire pour les défenseurs de la liberté de semer et de la biodiversité. Les agriculteurs bio, peuvent donc utiliser les semences traditionnelles non inscrites au catalogue du GNIS, moyennant une simple déclaration préalable. Pour les agriculteurs non bio, la bataille continue, car ils n’ont pas le droit à ce privilège qui paraît naturel.
Ces graines anciennes sont un trésor face aux changements climatiques qui nous attend, elles portent en elles, l’adaptation de la plante qui l’a fait naître. Elle saura utiliser au mieux la terre qui l’a fait grandir, a s’adapter au climat de la région, aux maladies, aux nuisibles, au manque d’eau … mais tant de graines ont disparus, notre savoir également et il nous faudra plusieurs saisons pour repérer les graines les plus résistantes au lieu ou elles vont germer. Désormais avec passion, nous allons pouvoir redécouvrir des variétés sans pesticides avec la garantie de vitamines, d’oligo-éléments et de minéraux. Savourons cette victoire et continuons à soutenir celles et ceux qui luttent pour le vivant.