Le yacht de Bernard

Il y a peu de temps, je vous parlais du jet privé de Bernard Arnault, notre fierté nationale. Avec au compteur pour juste un mois, un bilan carbone de 68 tonnes de kérosène soit l’équivalent de 30 ans de consommation d’un Français moyen. Depuis notre petit bernard, irrité qu’on scrute ses déplacements à décider de le vendre pour rester incognito. Malheureusement pour lui, la traque continue, car le compte Twitter Yacht CO₂ tracker a décider de s’intéresser à son yacht. Un monstre de 110 mètres de long à 150 millions de dollars appelé Symphony. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas une symphonie écologique. 

Petit déroulé du mois de septembre de son yacht. On commence à Monaco, puis direction Dubrovnik en Croatie, puis Hvar, Split, Primosten, Zadar, Rovinj, Venise, Porec, puis à nouveau Zadar et Dubrovnik le 29 septembre. L’addition est gargantuesque, environ 1 million d’euros pour 470 000 litres de diesel, soit plus de 7 800 pleins de 60 litres. En termes d’impact climatique, on grimpe à 1250 tonnes de CO₂ alors que l’accord de Paris sur le climat cible sur deux tonnes par personne par an. A lui seul, le petit bernard avec son moteur de yacht, à relâché dans l’atmosphère la consommation de 7500 Français pendant un mois, ou 625 pendant un an. Je vous laisse faire l’addition sur une année, de quoi relancer le débat sur les superprofits. 

Comme pour son jet privé, notre troisième fortune mondiale a tenté de cacher ses déplacements en coupant le système d’identification du bateau qui permet de repérer sa position. Mais nos traqueurs ont utilisé les webcams des ports pour retrouver Symphony. Pour évaluer sa consommation, ils ont tout simplement choisi la route la plus courte entre deux ports, et additionné les chiffres. Des jets privés et des yachts, il en existe des milliers pour le train de vie de nos fameux 1%. Une solution comme une autre, serait de taxer fortement ces super pollueurs pour le bien commun, en offrant cette gigantesque manne financière pour des transports gratuits pour tous. Une mesure de bon sens, qui soulagerait nos économies, ferait baisser la consommation de carburant, la pollution et serait une mesure de justice sociale, fiscale et environnementale dont nous avons cruellement besoin.