I nos océans brûlent
Invisibles depuis le continent, nos mers et nos océans crament. Ces vagues de chaleur océaniques se répètent depuis plusieurs années et gagnent en intensité et en durée. En d’autres termes, ce sont des canicules sous l’eau qui durent bien plus longtemps que les canicules terrestres, des jours, des mois, voire des années en raison de l’inertie thermique des masses d’eau.
Nous ne connaissons pas encore toutes les conséquences, mais une chose est sûre, les animaux et la biodiversité sont comme dans une marmite et meurent dans l’indifférence générale. Un océan plus chaud produit moins de biomasse et donc de nourriture. Les coraux, herbiers marins, meurent pendant que les algues toxiques prolifèrent. Faute de nourriture, les poissons meurent également ou migrent et déstabilisent d’autres écosystèmes en devenant les espèces invasives.
Ce phénomène est deux fois plus fréquent depuis les années 80 et ce cauchemar va ne faire que s’intensifier, car pas de chance, les eaux de surface chaudes ne se mélangent pas avec l’eau froide des profondeurs. Ces canicules marines aggravent le dérèglement climatique, car nos océans peinent à absorber le dioxyde de carbone. Et moins ils absorbent de CO2 plus nos océans vont continuer à se réchauffer tout en intensifiant les orages et les inondations comme en témoignent l’actualité.
Vous rajoutez une pêche industrielle qui détruit les écosystèmes marins, une augmentation massive des énergies fossiles et l’océan ne peut plus faire face à ces innombrables agressions. Il est urgent d’obtenir de nos dirigeants qu’ils protègent nos mers et nos océans qui à l’image de la France ne protège ses océans qu’à hauteur de moins de 0,1% tout en mettant un coup de frein à notre consommation de pétrole.
Source : Le monde – Libération