Durant des millions d’années, les graines étaient gratuites et offertes par dame Nature, puis est arrivé le progrès. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, nos dirigeants décident de recycler l’industrie militaire et de la mettre au service de l’agriculture. Les tanks deviennent des tracteurs, les nitrates qui servaient à faire des bombes deviennent des engrais, les gaz de combat ont été transformés en insecticides, l’agent orange devient un désherbant. Toute l’industrie qui servait à tuer les hommes va désormais servir à tuer la terre et mettre fin au bio. Pour comprendre le rôle primordial d’une grainothèque, il nous faut comprendre l’histoire des graines …
L’HISTOIRE DES GRAINES
1-STANDARDISATION
Place au rendement, on fertilise en oubliant de mettre des matières organiques, et ce n’est plus nos sols qui nourrissent nos plantes, mais la pétrochimie. Pour arriver à imposer ce modèle agricole, du petit maraîcher aux multinationales, tous devront désormais planter des graines inscrites dans le catalogue GNIS, sous peine d’amandes et de procès dissuasifs. D’un claquement de doigts, la quasi-totalité de ce que nous mangions va tout simplement disparaître de nos assiettes. Nous sommes passés, par exemple, de 3600 variétés de pommes en France à une dizaine, en privilégiant bien entendu les plus gourmandes en pesticides. Toute la beauté et la diversité de notre nourriture venaient de disparaître au profit de quelques grands groupes industriels dans l’indifférence générale.
2- BREVETER LE VIVANT
Après avoir décidé des graines qui pouvaient être plantées, l’industrie semencière décide de mettre fin au bio en créant les variétés hybride F1. Des graines réalisées en laboratoire plus résistantes aux maladies, aux insectes, aux conditions climatiques, poussant au même moment, à la même taille, avec le même nombre de fruits et légumes. Une armée de clones qui vont envahir nos champs, faire exploser les rendements, mais qui demandent beaucoup plus d’eau et qui n’arrivent à survivre que par l’emploi de produits phytosanitaires, nos fameux pesticides. Ces graines qui pourront difficilement être ressemées vont envahir nos assiettes, seront sont bien entendu inscrite dans le GNIS et vont exclure les dernières variétés anciennes ou paysannes cultivées durant des millénaires. La nature est désormais gérée comme une industrie.
3- DESTRUCTION DE LA BIODIVERSITÉ
Ce cocktail explosif va tout détruire sur son passage, nappes phréatiques, insectes, bactéries, fleuves, rivières, terres … tout en apprauvissant nos agriculteurs, nos sols et notre santé. La valse des chiffres est terrifiante, en 50 ans nous avons éradiqué 80% des insectes, 74% des animaux sauvages, 80% de la déforestation est dû à l’agriculture et 71% des terres cultivées en Europe servent à nourrir des animaux qui dans 80% ne verront jamais le soleil. Les pesticides ont envahi le monde et il faudra attendre juin 2020 pour que les semences paysannes soient enfin autorisées à la vente en France. Les agriculteurs bio, peuvent donc utiliser les semences traditionnelles non inscrites au catalogue du GNIS, moyennant une simple déclaration préalable. Pour les agriculteurs non bio, la bataille continue et ils n’ont pas d’autre choix que de continuer à détruire la biodiversité.
L’industrie semancière pour accroître sa rentabilité à décider d’interdire les graines bio et imposer des graines qui demandent énormément de pesticides.