De la multinationale au petit maraîcher, tous les acteurs de la profession doivent adhérer au GNIS. Créé sous le régime de Vichy, Le GNIS vous oblige à planter les graines inscrites dans son catalogue, catalogue qui a fait disparaître, des champs et de nos assiettes, 90 % des variétés utilisées traditionnellement par les paysans. D’un claquement de doigts, la quasi-totalité de ce que nous mangions va tout simplement disparaître de nos assiettes. Nous sommes passés par exemple de 3600 variétés de pommes en France à une dizaine, en privilégiant les plus gourmandes en pesticides. On imposera, par exemple, la golden qui demandera beaucoup plus de traitements que d’autres variétés de pommes.
Après avoir décidé des graines qui pouvaient être plantées, l’industrie semencière a eu l’idée de génie de breveter le vivant en créant les variétés « hybride F1 ». Des graines de laboratoire plus résistantes aux maladies, aux insectes, aux conditions climatiques, poussant au même moment, à la même taille, avec le même nombre de fruits et légumes. Des graines qui vont faire exploser les rendements, mais qui demandent beaucoup plus d’eau pour pousser, qui n’arrivent à survivre que par l’emploi de produits phytosanitaires et, cerise sur le gâteau, qui pourront difficilement être ressemées. Cette armée de clones va envahir nos champs et modifier à tout jamais notre régime alimentaire. Quel que soit le mois de l’année, vous pourrez manger désormais des tomates, des framboises et même des fruits de la passion.
Nos graines anciennes sont un trésor face au changement climatique qui nous attend, elles portent en elles l’adaptation des plantes qui les ont fait naître. Elles sauront s’adapter au climat de la région, aux maladies, aux nuisibles, au manque d’eau … Il est urgent de faire renaître ces graines sans pesticides qui, en plus de protéger la biodiversité, nous apportent plus de vitamines, d’oligo-éléments et de minéraux. De cette façon, nous pourrons réduire notre dépendance aux pesticides et promouvoir un système agricole plus durable. Par la diffusion et l’échange de semences non hybrides, la grainothèque favorise la biodiversité et propose des variétés adaptées au terroir local. Elle offre aussi la possibilité de produire à moindre coût ses propres légumes et fruits, et ainsi d’accéder à une alimentation saine et locale.